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Rapprochement entre une hélicoptère et un planeur en finale

Titre :
Rapprochement entre une hélicoptère et un planeur en finale
Localisation :
Local
Date :
29/03/2024
Nature du vol :
Instruction
Je suis :
Instructeur
Nombre de machines :
1
Météo :
Dégats :
Non
Phase de vol :
Approche/Atterrissage aérodrome
Catégorie :
1
Type d'aérodrome :
Ouvert à la CAP
ATC :
Aucun
Radio :
Oui
Type de machine :
Planeur pur
Modèle de machine :
Twin III acro
Transpondeur :
Mode S
GPS :
Oui
Nombre d'occupants :
2
Statut :
Instructeur
Âge :
18 à 50 ans
Expérience récente :
Moins de 5 heures
Expérience totale :
Plus de 500 heures
Statut :
Stagiaire
Âge :
Moins de 18 ans
Expérience récente :
Moins de 5 heures
Expérience totale :
Moins de 20 heures

Je suis CdB d’un twin astir en vol d’instruction. De retour d’un vol local, nous nous intégrons dans le tour de piste de la piste en herbe qui est à l’intérieur du circuit de la piste bitumée. Le circuit est chargé avec entre autres un avion de voltige et un autre avion léger que nous croisons entre les points d’entrée et la verticale du terrain. Notre altitude plus faible que d’habitude à cause de courants descendants à l’approche du terrain nous impose un tour de piste rapproché. Lors de notre intégration en milieu de vent arrière, notre attention est focalisée par le voltigeur en courte finale et l’autre avion léger en début de vent arrière derrière nous. La radio est chargée et certains messages se superposent. Lorsque mon élève tourne en étape de base, je constate un autre trafic établi en finale pour la piste bitumée que nous n’avions pas vu mon élève et moi, en gisement constant dans nos 1h. Je reprends les commandes et mon premier réflexe est de vouloir changer la trajectoire de ma base par la droite pour m’écarter du trafic et le laisser passer en numéro 1 pour lui éviter une remise de gaz. C’est alors que je me rends compte que le trafic est un hélicoptère, plus lent que nous. Ne voulant pas risquer un rapprochement par l’arrière et voulant éviter sa turbulence de sillage, je prends alors la décision de faire plonger mon planeur, aérofreins rentrés, en resserrant fortement mon virage pour passer franchement devant l’hélicoptère et m’affranchir de la turbulence de sillage potentielle. La finale pour la piste en herbe est contrôlée mais se déroule à très basse hauteur et haute vitesse. L’atterrissage se passe sans encombre mais nous nous posons alors que la piste en herbe est toujours engagée par le voltigeur en bout de bande. J’estime que le rapprochement minimal entre mon planeur et l’hélicoptère a été de l’ordre de 200 mètres, le planeur étant resté “à l’intérieur” de la trajectoire de l’hélicoptère

Lorsque nous sortons du planeur, nous constatons que l’hélicoptère est en stationnaire à très basse altitude, portes ouvertes, au milieu de la piste pendant plusieurs minutes. Il n’a pas interrompu son approche pour laisser la priorité au planeur. Nous ne l’avons pas entendu s’annoncer à la radio.

Il effectuera ainsi plusieurs approches sur la piste bitumée dans la demi-heure suivante, en s’arrêtant au milieu de piste en stationnaire.

Quelques minutes plus tard, étant alors personnellement en bord de piste au starter vol à voile et constatant une remise de gaz tardive et quelque peu sportive d’un DR400 qui n’avait, je suppose, pas anticipé l’arrêt de l’hélicoptère devant lui, je contacte le pilote par radio et lui demande de manière courtoise de libérer les axes au plus vite.
Il s’avère que le pilote est anglophone, parle anglais sur ce terrain français non contrôlé en auto information, est difficilement compréhensible à cause d’un très fort bruit de fond sur sa radio, et n’applique qu’une phraséologie minimaliste (“## final”, “## leaving”).
Après un tour de piste supplémentaire, le pilote de l’hélico reprend un cap direct vers son terrain d’attache situé à quelques miles nautiques.

Les utilisateurs de notre aérodrome ont tous été surpris de voir il y a quelques années sur nos cartes VAC que l’auto-information pouvait se faire désormais en français et en anglais. Il n’est depuis pas rare de voir des aéronefs immatriculés à l’étranger et basés sur l’aéroport binational à proximité venir faire des tours de piste, profitant de leur statut avantageux sur ce terrain commercial et douanier (pas de dépot de plan de vol nécessaire, phraséo anglaise possible, taxe d’atterrissage dérisoire par rapport à l’aéroport commercial et sans contrôle).
J’ai déjà été témoin de nombreuses incompréhensions sur entre pilotes anglophones et pilotes francophones. Je suppose que le pilote de l’helicoptère n’a jamais eu conscience de notre présence et de nos contraintes, du fait des langues différentes de nos différentes phraséologies. Nous mettons un point d’honneur à faire des reports phraséologiques précis “Planeur ##, milieu de vent arrière main gauche piste ## herbe”, mais cela ne sert à rien face à un pilote pour qui cela ressemble à du mandarin ancien.

L’autorisation de la langue anglaise sur un terrain non contrôlé, en auto information, situé sur le territoire français me semble être un sujet de réflexion urgent, parce que cela ne va clairement pas dans le sens de la sécurité des vols.

La problématique du partage de l’espace aérien est bien connue, se rajoute ici un problème lié à la langue utilisée.
Il y a en France de nombreux terrains non contrôlés où il n’est pas imposé d’utiliser la langue française.

 

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