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Interview d’Eric Napoléon « Ce fût pour moi un excellent moment »

By 18 juin 2020Accueil
Le vendredi 8 mai a eu lieu la 1ère session de vol sur Condor 2 réservée aux licenciés de la FFVP en présence de l’entraineur National des équipes de France Eric Napoléon !
Près de 40 pilotes inscrits dont 6 pilotes du pôle espoir ont partagé un vol pédagogique dans le Val de Durance. Ils ont eu le privilège d’être accompagné par l’entraîneur des équipes de France Eric Napoléon, qui revient avec nous sur cet évènement.

Eric, tu es un pilote très expérimenté et reconnu dans le milieu. Pourquoi t’es-tu mis à piloter sur Condor ? Et depuis quand ?

Mon fils Théo qui est pilote de planeur vole aussi sur simulateur « avion de combat, hélicoptère…» avec ses amis de lycée. Mais depuis un an, je le vois s’exercer sur CONDOR, « plutôt façon gamer » avec des moyennes époustouflantes ! Je m’y suis intéressé de temps en temps mais je n’étais alors pas complètement conquis. Lorsque le COVID nous a tous confinés, j’avais des stages prévus avec le Pôle Espoir. Ne souhaitant pas perdre totalement le contact avec les jeunes, le simulateur avec Condor est apparu comme une évidence pour découvrir la zone de vol, les points clés, les cheminements principaux depuis chez eux et en collectif. Pendant deux semaines, toutes les fins d’après-midi, j’ai pu proposer des séances de vols virtuel de 2h40 à 3h00. En adoptant les règles, les consignes de gestion de vol sur la campagne, en préparant les vols sur la carte et en utilisant le livret des aires de sécurité, je me suis rendu compte que cela devenait un super outil.

Penses-tu intégrer de la simulation dans les entrainements de l’équipe de France en dehors du confinement ?

Sur les périodes de non vols, en automne hiver, on utilisera des séances sur CONDOR. On peut tout simplement découvrir des nouvelles voies, des nouveaux secteurs mais c’est essentiellement et surtout sur la méthode et la façon de voler en Team Fly.

Tu as eu l’honneur d’être l’invité du premier événement E-sport de la fédération, raconte- nous ton aventure ?

A l’instar de sportifs se mobilisant pour leur discipline la FFVP a eu l’idée de proposer un évènement Esport à l’image de ce que font déjà les communautés. Je ne pouvais pas refuser cette occasion de faire parler du planeur. Le doute passé, on s’est mis au travail avec la team ESPORT :

  • Préparation du circuit,
  • réglage de la météo : la clef c’est de trouver le bon paramétrage afin que les conditions soient proches du réel,
  • préparation du briefing, consignes de vol
  • Publication des résultats avec les règles fédérales…

 Le jour J, j’ai trouvé les pilotes à l’écoute, très respectueux des consignes, avide de réaliser un beau circuit ensemble et de discuter via la radio. Ce fût surprenant car à plus de 30 pilotes sans se voir et sur la même fréquence, on pouvait craindre une certaine cacophonie, mais absolument pas, nous avons eu beaucoup de temps pour dialoguer avec chacun sur quelques techniques, sur des choix de route, les ballasts,…

Que peut apporter le simulateur de vol pour un pilote ?

Quel que soit le niveau on a toujours envie d’aller voir plus loin !! Avec CONDOR on peut essayer, s’essayer, faire différemment, prospecter d’autres endroits !

Vois-tu des dérives possibles des utilisateurs du simulateur de vol par rapport au vol réel ?

Bien sûr des dérives, il peut y en avoir ! Si tu cales fort sur la force du vent par exemple tu peux accrocher, tenir en pente à des hauteurs « juste pas vrai » ça pourrait « déformer » des jeunes pilotes ou mal les habituer !
Si tu injectes des conditions faramineuses, des varios de dingue tu peux alors transiter à des vitesses élevées proche de la VNE, jusqu’à exploser en vol alors que tu ne ressens aucune turbulence aucun mouvement d’air aucune dureté de commandes !
C’est pareil pour des passages de col où l’effet de sol pourrait permettre de voler à basse altitude longtemps.
Il y a également la fameuse « touche A » qui te fait remonter d’un seul coup d’un seul si tu es en difficulté du coup cela n’apprend pas bien le renoncement, la décision du « No GO ».
Là, on parle de tout l’enseignement qui fait le « bon pilote » : la conscience de la situation, ,du danger, de la menace, mais aussi de la capacité à respecter des règles que les instructeurs enseignent en cours au sol, en vol, en briefing, des connaissances météorologiques, du manuel de vol, des limites d’exploitation des machines… les bonnes conduites !

Et comment y parer selon toi ?

Je crois qu’il faut accompagner, briefer, donner des consignes, analyser de temps en temps ce que font les utilisateurs mais je crois aussi qu’il est nécessaire de laisser de l’air … Cela doit rester ludique. Avec les événements fédéraux Esport et le briefing, débriefing, on a un bon équilibre pour parer à cela.
Par ailleurs, il me semble opportun que dés qu’on vole en groupe, de s’équiper du Track Ir ou d’un casque de réalité virtuelle.
Un championnat de France de planeur en Esport pourrait faire son apparition cet hiver, là tout sera cadré, analysé comme pendant les vrais vols !

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